top of page

le songe d'une
nuit d'été

d'après Shakespeare

Adaptation et mise en scène

Pierre Imbert

Représentations annulées en raison de la Covid-19

songe-Bottom - Larry Benzaken.jpg

"Inhumain est l’homme qui pourrait
imaginer un tel songe."

Bottom, Acte IV

Thésée, duc d’Athènes, épouse de force Hippolyta, reine des Amazones. Lysandre ne peut épouser Hermia, promise à Démétrius dont est amoureuse Héléna. Une troupe d’acteurs, artisans de métier, préparent une pièce de théâtre pour le mariage du duc.

 

Et puis ? Que nous importe ! Problèmes humains, problèmes mortels !

 

Dans les bois autour de la ville rôdent elfes et fées, puissants mais sans sagesse ni bonté. Hommes ou femmes s’y égarent, risquant de plonger dans un trouble sommeil et de rêver ensemble, le temps d’une nuit d’été, un songe étrangement réel et sauvage.

 

Oubliez la guerre, oubliez la loi, oubliez la ville. Vos yeux se ferment doucement et ce que vous verrez sera effrayant, drôle, malsain parfois, surprenant toujours. Et quand vous vous en réveillerez (si vraiment vous vous en réveillez), si tout cela vous semble bien réel et bien inquiétant, dites-vous simplement que ce n’était que du théâtre…

Note d'intention

Imaginez un monde... confiné. Une guerre a fait rage et pour vaincre il a fallu soumettre la société à une loi martiale, restreindre les libertés, enfermer les corps. Les femmes surtout, soumises aux maris ou aux pères, mariées de force, sous peine du cloître ou de la mort.

 

Pourtant, la joie rôde. La folie est là, toute proche, tapie dans l’ombre. Dans les bois aux portes de la ville, dansent les elfes et les fées, aux pouvoirs immenses, mais sans bonté, ni sagesse. Eux ne sont que liberté et folie. Ils ne demandent qu’à raviver, le temps d’une folle nuit, l’étincelle qui couve au fond de l’âme des hommes.

 

Voilà tout Le songe d’une nuit d’été. Comédie absurde, érotique et fantastique ; point d’impact de deux mondes qui s’embrassent et s’embrasent ; parole libérée, corps affamés se poursuivant sans relâche et sans tabous. On fuyait la loi farouche et la morale écrasante de la civilisation et voilà que la liberté et le désir précipitent hommes et femmes, elfes et fées, chimères et monstres dans une folle nuit.

"Ce n’était qu’un rêve qui vous apparaissait" dit Puck, le malin marchand de sable de cet univers. On s’éveille au matin sans certitude aucune de ce qui a pu arriver. On voit double, on voit trouble, des bribes nous reviennent dont nous ne voulons ni parler ni nous souvenir… "Il faudrait être fou pour dire ce que j’avais" dit Bottom en s’éveillant.

 

C’est que l’amour shakespearien n’est jamais pur, jamais idéal, toujours souillé du désir et du fantasme. C’est que les personnages de Shakespeare ne sont jamais des archétypes, des caractères, mais toujours des hommes et des femmes, palpables, réels, emplis de contradictions. Passionnants. L’amour pur est impossible. C’est celui, ridicule et tragique de Pyrame et Thisbé, représenté par la troupe des artisans à la fin de la pièce. Le monde est cruel envers les vrais amoureux.

 

Le Songe est donc une pièce drôle, mais cruelle. Âpre, presque malsaine. Elle doit laisser un goût d’inachevé, troublé et troublant. Comme un cauchemar d’une nuit d’été.

 

 

 

PIERRE IMBERT, JUILLET 2020

Découvrir aussi

d'après Herman Melville

d'après Philippe Avron

bottom of page